Il y a quelque jours, je me suis dit qu’un métier intéressant pourrait d’être écrivain public. « Scribouillard des galères des autres ». Et aujourd’hui, je me dis plutôt que c’est à moi d’écrire une histoire mirobolante, avec des personnages aux noms impossibles issus des quatre coins du monde.
J’ai un talent certain pour trouver des noms aux animaux de la maison Quiraz, Malthus, Sapho (nom non adopté par les parents mais qui m’est resté comme le nom de leur chatte). J’ai des sites internet aux noms exotiques cartivore.fr, goorgoorloo.com, purprea.com, tsao-tsao.com qui sous la forme Ts’ao Ts’ao était à un moment le nom d’une de mes sociétés. J’ai inventé pour un simple jeu sur Facebook, il y a une petite dizaine d’années, un groupe de joueurs imaginaires qui m’ont servi à augmenter rapidement la cagnotte et avancer dans le jeu. Je dis « inventé » mais certains autres étaient déjà de célèbres photographes dans mon site tuveuxmaphoto.com (célèbres uniquement sur mon site). Lyn Kao et son style oriental et minimaliste. Antonio Machado, ce chilien aux grandes moustaches virtuelles. Oak Lodge, ce photographe de la nature du grand nord américain, Chin Ts’ao Ts’ao, lettré chinois en mal de zénitude et Lili Purprea, jeunette basque spécialiste des photos sportives à commencer par la pelote (ou la belote !) J’ai failli oublié lew goorgoor qui se plait à écrire son prénom loo car il veut passer pour un congolais pure souche et non pas un nanti américain en mal d’origines africaines.
Belle galerie de personnages auquel je vais ajouter aujourd’hui celle qui m’a donné le nom de la langue que je construis actuellement.
C’est aussi une égérie du monde de l’art et des lettres en Europe. Elle est née d’un père hongrois, lui-même de descendance noble autrichienne et d’un héros ottoman ayant trahi ses origines pendant la première guerre mondiale du fait des exactions commises par ces compatriotes à ce moment-là; Sa famille a un château dans les Carpates mais est de nature plutôt citadine et bourgeoise. C’est donc à Buda que Fra Cabas vit le jour d’une mère cosmopolite comme son arbre généalogique implanté autour du bassin méditerranéen. Elle se veut espagnole mais n’arrive pas à choisir entre le pays Basque et la Catalogne du fait de ses origines multiples. Elle ne dit pas où elle est née et on ne sait pas son âge mais son accent sévillan, sa passion pour la corrida et le flamenco indique sans doute possible une enfance en Andalousie. A l’âge adulte, son métier de chanteuse lyrique (et oui une référence à Tintin et sa célèbre Castafiore) et ses concerts aux quatre coins du monde l’ont sortie de l’Espagne franquiste. Son prénom est-il un diminutif de Fran, prénom masculin dont personne n’aurait rien à redire tant ses attitudes sont d’une franchise digne d’une féministe de ce début de XXI siècle, ou d’un autre prénom d’origine Italienne (Franca, Francesca) dont elle se dit héritière par sa mère ? Son grand-père maternel était toréador d’une millénaire lignée d’éleveurs de taureaux et elle y a gagné son port de corps svelte et fier comme un hommage à cet ancêtre tombé trop tôt sous les cornes comme d’autres sont tombés sous les balles.
En vérité, son nom est une contraction de France Catalogne Basque. Je n’ai pas pu y caser Italie. Mais je dirais que je n’aurais pas pu trouver mieux pour un personnage haut en couleur comme elle peut l’être. L’énoncé de son nom apporte comme un remue-ménage précédant son entrée ou sa sortie. On y voit l’étonnement des uns, la précipitation des journalistes et des photographes à vouloir l’interviewer, l’impression que le ciel vous tombe sur la tête à chaque fois qu’elle entonne un air d’opéra et qu’on y est pas préparé. Bref un personnage inoubliable à bien des égards. En privé, c’est quelqu’un de lettré, qui s’émeut des maux de ce monde et aspire, après quarante ans de voyages à faire connaître l’art du chant que ce soit le Flamenco ou les musiques si douces de la renaissance et du baroque espagnols, à une vie tranquille dans son pays natal qu’elle a besoin de redécouvrir. Elle est toujours accompagnée de son guitariste, ami, amant de toujours à la sensibilité des doigts si exacerbée.
Voilà un peu ce que pourrait être mon livre, une ode aux arts déguisée sous une histoire abracadabrante et des personnages hauts en couleurs. En attendant, je vais me servir de Fracabas comme du nom de la langue que je construis. Je vais commencer aujourd’hui à élaborer mon dictionnaire français-fracaban. Je vous tiens au courant. Le temps de mettre en place sa forme avec un wiki ou un glossaire sous WordPress.