Écriture des chiffres et des nombres en Fracaban.

Fracaban étant entouré des états actuels suivants Italie, Espagne, France, Algérie, Maroc, Tunisie, Malte, Monaco, en plein cœur de la Méditerranée, la numérotation et l’écriture des chiffres et des nombres auraient pu dépendre de ses pays à cause des échanges commerciaux et intellectuels avec ceux-ci. De fait, dans le temps, la représentation écrite s’est modifiée avec les pays par lesquels passaient les marchandises.

Pourtant, bien avant, existait déjà une représentation confirmée par la découverte d’os de caprinés entaillés qui devaient être utilisés pour un comptage quelconque. Les exemples ne sont pas légion car l’usage de matériaux à décomposition plus rapide comme le bois ou de petits os « jetables » était certainement plus fréquent, de même que, peut-être le comptage à base de petits cailloux ou de coquilles d’animaux, plus particulièrement de petits mollusques, ou encore de dents de mammifères organisés en colliers ou chapelets dont les lanières en cuirs (babiches), en tendons ou en cordelettes de chanvre ont disparues avec le temps empéchant toute analyse de ces colliers car semés et dispersés au gré des mouvements des eaux et des terres.

Des représentations peintes de traits et d’animaux peuvent laisser penser aussi à une forme de mode de comptage simple pour indiquer la multiplicité ainsi que la sculpture sur certains mégalithes du néolithique supérieur (-4000 à -2500 environ). La présence aussi de tessons décorés et tablettes en terre cuite laisse à penser d’une certaine intellectualisation à cette période due certainement à des échanges plus importants et à une augmentation du savoir et donc de sa représentation et sa conservation.

À partir du deuxième millénaire avant Jésus Christ est apparu un mode d’écriture sur pierre du fait de la généralisation d’outils plus durs et d’un besoin de conservation du savoir. Les échanges commerciaux avec les civilisations de la méditerranée font que, à Fracabas, les techniques d’écriture et de représentations des nombres évoluent aussi. Pourtant les multiples apports des civilisations qui font route de toutes parts autour de l’ile ne leur permettent pas de former leur propre système d’écriture et de réprésentation des nombres. Ce ne sera qu’à partir du cinquième siécle après une période trouble en europe avec l’effondrement de l’empire romain et les conquêtes arabes du VII et VIII siècle que l‘isolement dans lequel va se trouver Fracabas lui permet de développer sa propre écriture grâce à un immigration intellectuelle venant de Rome mais aussi de Grèce et du Moyen-Orient. Pour les périodes, nous diront que du I au V siècle l’immigration donne un essor culturel important à Fracabas et permet à partir du VI siècle le développement d’une université dont le savoir transmis permettent de nombreuses évolutions intellectuelles à toute la population.

Les systèmes d’écritures numériques du pourtour méditerranéen sont rejetés à cette période pour trouver un système local inconnu des marchands externes à l’ile et pouvoir ainsi mieux comprendre et négocier avec ceux-ci sans leur donner d’arguments à conserver ou augmenter leurs prix d’achat ou à l’inverse faire baisser les prix de vente. C’est d’ailleurs un peu partout en Europe que naissent de nouvelles langues ou de nouvelles façons d’écrire comme l’alphabet gotique de Wulfila qui reprend l’étymon de l’alphabet grecque pour la langue des Goths.

A Fracabas, l’étude des écritures anciennes latines et grecques mais aussi étrusques ou hébraïques font que se fondent ainsi leurs propres bases pour une langue propre et une écriture propre. Leur sens du commerce leur a fait développer un système de glyphes permettant de coder rapidement un nombre sur un seul glyphe (ou deux maximum au-dessus de 9 999) avec, donc, une efficacité de lecture et un encombrement moindre que par exemple l’écriture des chiffres romains. Cette façon de noter les nombres sera repris quelques siècles plus tard par les moines cistertiens avec une origine (soit-disant) anglaise.

Le principe est simple. Autour d’une barre verticale vous venez adjoindre d’autres petites barres indiquant le chiffre que vous voulez. Ainsi pour les chiffres de 1 à 9, vous avez les signes suivants :

Par ordre de lecture, on mettra de haut à droite, les unités,

en haut à gauche les dizaines,

en bas à droite les centaines…

et en bas à gauche les milliers.

Pour relire un nombre, on parcourra du bas à gauche vers le haut à droite en effectuant un Z inversé. Le nombre le plus grand écrit avec cette méthode est 9 999 (neuf mille neuf cent quatre-vingt-dix neuf).

Pour aller au-dessus, il suffira de mettre un trait horizontal en bas et un trait vertical à droite formant un angle cela permet d’indiquer un nombre de 10 000 (dix mille) à 99 990 000 (quatre-vingt-dix neuf millions neuf cent quatre-vingt-dix mille). 

Pour un nombre plus grand, on écrit donc le nombre de la même manière que le précédent en ajoutant un deuxième trait horizontal en haut et un deuxième trait vertical à gauche cette fois-ci.

Cela permettra de lire les nombres de 100 000 000 (cent millions) à 999 900 000 000 ( neuf cent quatre-vingt-dix neuf milliards neuf cents millions). En assemblant le tout on obtient :

999 900 000 000 + 99 990 000 + 9 999 = 999 999 999 999 ( neuf cent quatre-vingt-dix neuf milliards neuf cent quatre-vingt-dix neuf millions neuf cent quatre-vingt-dix neuf mille neuf cent quatre-vingt-dix neuf).

Ce qui, ma foi, n’est pas mal avec simplement trois symboles.

Un équivalent geste de cette méthode a d’ailleurs évolué en même temps que la version écrite afin de permettre aux marchands des transactions simples et discrètes en utilisant leurs doigts pour les chiffres de un à neuf et un mouvement du bras pour indiquer s’il parlaient en unités, dizaines, centaines ou au maximum milliers d’objets ou de pièces, de la longueur du déplacement ou encore du temps mis en jeu dans la transaction.

Vous aurez compris par cette méthode que les nombres Fracaban s’organisent quatre chiffres par quatre chiffres et non pas trois par trois. Malgré cela, relations commerciales obligent, les mots de représentation de ces nombres se font bien trois chiffres par trois chiffres et ce afin qu’il n’y ait pas de malentendus lors de relation commerciale avec des personnes de langues et de méthodes différentes. A l’origine du système d’écriture des chiffres il y avait bien après dece (dix) et cente (cent), un troisième mot définissant les 1 000 à 9 000, ce mot était « tone ». De ce fait, en notation arabe on organisait les chiffres 4 par 4 et non 3 par 3. On retrouve encore cette notation dans des ouvrages littéraires ou des actes et rapports administratifs locaux ou encore certains jugements mais cet usage a disparu en comptabilité de société ou dans les sciences pour se rapprocher des usages extra-nationaux. Par contre dans l’écriture et la lecture des dates modernes l’usage est resté permanent.

Exemple :

année 2021 : anno due tone due dece une réduit souvent à duetone duedeceune

8599 : octe tone cine cente nine dece nine

1 2347 : dece due tone tre cente cate dece sepe ou une mile due tone tre cente cate dece sepe.

Pour des nombres plus grands on avait par exemple :

1180 3579 : unedecetone octedece mile tretone cinecente sepedece nine

un nombre comme quatre cent soixante douze milliards trois cent soixante huit millions cinq cent quatre-vingt-dix neuf mile quatre cent trente trois

472 368 599 433 : catacentesepeduemile trecentesesedecemilie cineninedeceninemile catecentetredecetrie

ou

4723 6859 9433 : catetonesepecentedudecetremillie sesetoneoctecentecinedeceninemile ninetonecatecentetredecetrie

Par mesure d’économie de lettres dans des nombres si grands on a pris l’habitude de mettre la version compacté des nombres dudece (20) et tredece (30) et trecente (300). D’autres nombres utilisent les mêmes principes mais sont moins utilisés à l’écriture (et même à l’oral). Autre chose, on organise au mieux l’assemblage des mots formants les nombres pour favoriser la compréhension des textes le collage de ces mots en est une possibilité.

Une petite dernière chose : si la valeur du chiffre la plus grande est un 1, on peut ne pas indiqué ce 1 (une) lors de l’écriture en chiffre ou à l’oral et ce sur les trois ou quatre blocs de chiffres (version locale ou internationale). deux écoles s’affrontent à Fracaban sur ce point précis mais l’usage, la compréhension, et la facilité à l’énoncé sont généralement meilleures conseillères qu’un groupe de pseudos linguistes ou anthropologues.

J’espère que cet article vous aura apporté un élément novateur de la culture Fracaban. Et vous aura montré un aspect intéressant de leur capacité à l’analyse et à l’abstraction mathématique.

Page d’exemples ci-dessous

Bonne lecture et bon calcul

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