Actuellement je suis dans une période difficile. Après un burn-out et une dépression je suis toujours en stress permanent par la faute de ma famille et plus particulièrement de mes sœurs et mes nièces.
Je suis de ce fait dans l’incapacité de m’occuper de mes propres affaires —ce que contredit ce texte — tout du moins dans l’ensemble des actes qui me permettrait de me défendre vis-à-vis de cette situation.
Ma situation m’a amené à me poser la question de combien de personnes peuvent être dans le même cas que moi, qui sont ennuyés à écrire un courrier ou un autre document écrit pour s’exprimer sur un sujet ou un autre, que ce soit remplir un document administratif, justifier une position ou un acte, demander une aide devant des faits qu’ils considèrent comme inexacts ou des actes dénigrants et dévalorisant sinon l’excluant d’une façon ou d’une autre.
J’aurai aimé connaître ce genre de personne qui pourrait m’aider dans mes déboires et me redonner un peu confiance en moi mais j’ai abandonné depuis quelque temps de chercher. Mes frère et sœurs m’ont abandonné et pire sont les sources de mes problèmes, mes amis ne comprennent pas à quel point cette situation me frappe et me transforme de jour en jour en une épave incapable de résister à la pourriture qui le gagne. Je ne parle pas des assistantes sociales dont la portée de l’aide est limitée en tout point. Pour beaucoup, il faudrait que j’aille voir un psychiatre mais en quoi un psychiatre pourrait-il m’aider sur des problèmes juridiques ou sociaux (sinon peut-être dans ma confiance en moi) alors que régulièrement des évènements traumatisants viennent défaire le peu de remise en question positive que je peux récupérer grâce entre autre à l’écriture ?
J’aime écrire. J’ai toujours écris ou du moins depuis mon adolescence et mes premiers émois et problèmes de conscience. J’ai abandonné cela pendant 25 ans au seul profit de la réalisation de devis, bons de commande et autres factures.
Il faudrait certainement que je fasse un atelier d’écriture qui me remette en mémoire le pourquoi et le comment débattre d’une idée par l’écrit. J’ai beaucoup fait confiance aux gens et j’ai été déçu, floué par leur comportement suite à ce qu’il m’ont dit par oral et qu’il n’ont jamais voulu mettre sur papier lorsque étant échaudé j’ai commencé par leur écrire et qu’il ne m’ont jamais répondu.
Tout cela m’a amené à me poser la question de savoir si je ne désirais pas écrire et dans quel but. Poser les bases d’une discussion par écrit est certainement plus sain que de le faire par oral, on a le temps de réfléchir (bien que mes textes sont souvent écrit d’une traite), de reprendre son texte pour qu’il cadre bien avec ce que l’on pense, on cherche à ne pas froisser l’interlocuteur alors que c’est quelquefois impossible à l’oral lorsque l’on est passionné ou émotif.
J’écris pour moi dans ce blog mais je peux aussi écrire pour les autres. On a la tête plus froide lorsqu’on n’est pas la cible d’attaques ou pris à parti pour une chose que personne ne veut écouter. Traduire la pensée des autres devient alors un exercice demandant de l’intelligence, la construction d’un gabarit autour d’un évènement, des éléments que vous aura apporté la personne pour qui vous travaillez. C’est un peu comme un cahier des charges, l’élaboration d’un document comme un travail de mise à plat d’une situation en entreprise. Les bases à ce travail sont les éléments que vous apportent votre « client » : à qui s’adressera ce document ? pour répondre à quoi ou en demande de quoi ? Est-il une simple missive ou sera-t-il le premier élément d’un échange soutenu pour éclaircir une situation compliqué ?
Dans le cas d’une remise à plat de quelque chose d’existant, le travail sera de bien comprendre le sujet, d’en étudier le schéma de construction, de ne pas dénaturer le travail déjà fait mais de le sublimer ou de le rendre le plus strictement percutant et persuasif. Corrections orthographiques, amélioration du style et de la tournure des phrases, modification du schéma de développement du document, utilisation d’un vocabulaire adéquat, amélioration de la lisibilité; tout cela est possible et peut-être nécessaire. Une bonne intelligence et une curiosité de ce qu’écrit ou pense le locuteur permet de comprendre ce qu’il cherche à faire et se mettre à sa place par l’écriture. C’est lui qui parle mais c’est vous qui écrivez et mettez en scène sa parole.
Ecrivain Public. Si des gens viennent vous voir pour vous demander de mettre en mots et par écrit ce qu’il veulent faire savoir à d’autres personnes, c’est une marque de confiance qu’ils vous font et vous ne pouvez pas les décevoir. Je pense que c’est gratifiant mais aussi un chalenge car tout n’est peut-être pas si facile à faire. On a une part de responsabilité sur ce qu’on écrit. On devient la main du demandeur mais aussi un peu un magicien qui transforme une idée en parole puis en écrit. Écrit qui sera lu de l’autre coté et interprété sur la seule base des mots que vous avez mis sur le papier. Il s’agit de ne pas se tromper.
Tout n’est peut-être pas si important malgré tout dans ce métier, les écrits sont multiples et les gens n’écrivent pas seulement pour demander réparation de quelque chose ou obtenir quelque chose dont ils s’estiment lésé d’une manière ou d’une autre. L’écriture peut-être une libération de quelque chose qu’on a au fond de nous, une forme de création chez celui qui la demande. Les atelier d’écriture sont là pour çà et l’écrivain public est un animateur qui peut permettre à d’autre d’apprendre à écrire seul et faire connaître ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent. L’écriture est une forme d’art il suffit de penser à la poésie, la chanson, l’écriture automatique, l’oulipo qui a porté cela à un niveau jamais atteint malgré déjà un travail sur la forme par des poètes comme Apolinaire, Verlaine ou Rimbaud dès la fin du 19ème siècle.
Alors écrivons, écrivons et peut-être l’écriture nous mènera-t-elle quelque part dans une contrée moins hypocrite que celle où je vis à présent.
Bonne écriture, bonne nuit, bons réves.