Dans les 5 premiers articles de cette série, j’ai parlé des aliments les plus couramment utilisés et des méthodes pour les cuisiner et les conserver. Mais je n’ai pas parlé de certains aliments qu’on peut trouver dans la nature sans qu’une quelconque redevance vous soit réclamée.
En se promenant en campagne, on peut sans le savoir passer à coté de certaines plantes qui peuvent vous nourrir mais dont on a perdu l’usage et même la mémoire de leur utilisation possible.
Certaines sont restées dans les mémoires pour leurs qualités gustatives comme les champignons et autres truffes. Certains fruits aussi comme la châtaigne, les mures ou les myrtilles. Mais quand est-il des trèfles et des pissenlits qui peuvent servir à faire des salades simples ? Pour ce plat, une multitude d’autres plantes font l’affaire pour leurs feuilles, leurs jeunes pousses ou leur fleurs décoratives. par exemple :
- le plantain et plantain lancélolé,
- le nombril de vénus,
- l’ail des ours,
- la berce commune et la noisette de terre (à ne pas confondre toutes les deux avec la grande ciguê),
- l’oseille sauvage,
- la silène, le houblon et la bardanne pour leurs pousses
- l’hégopode,
- le gaillet gratteron qu’on reconnaît lorsqu’il s’accroche à nous au bord des chemins,
- le lierre terrestre
- la pâquerette, la grande mauve et la violette pour leur fleurs qui donnent des couleurs à vos salades
D’autres plantes peuvent servir à faire des confitures, on parlait des mûres et des myrtilles mais aussi le sureau dont l’usage ne se limite pas à cela car on peut avec ses fleurs faire un vin de sureau. D’autres peuvent servir à faire des infusions comme la mélisse commune ou bu tel quel comme la sève de bouleau qui nettoie l’organisme.
Pour les champignons dont nous parlions précédemment, leur présence sur tous les territoires du printemps à la fin de l’automne et leur accommodement dans des plats simples comme une poêlée seule, des pâtes ou une omelette ou plus sophistiqués comme une crème, des terrines ou un nombre non limité de plats cuisinés d’automne et d’hiver font que c’est un aliment très prisé des cuisiniers par ses goûts multiples. la truffe étant bien sûr le roi des champignons. Celle-ci pourrait aussi se trouver dans votre jardin il suffit de la coupler à quelques arbres pour que vous puissiez en avoir chaque année sans sortir de chez vous (chène, tilleul, noyer par exemple). Il est intéressant de lire ce que les grecs pensaient de la truffe : à lire ici.
En conclusion, je dirai que toute plante est issu de la nature, la domestication de celles-ci a pris du temps pour arriver à la pléthore de plantes comestibles actuelles dont certaines comme la pomme de terre aurait tué ou rendu malade quiconque l’aurait mangé cru il y a deux ou trois mille ans. Il est à déplorer actuellement que les efforts des hommes pendant des milliers d’années pour obtenir des fruits ou des légumes avec beaucoup de saveurs et si différents les uns des autres, que ce soit les céréales, les fruits, les légumes ou même les plantes aromatiques, soient actuellement ignorés par l’accaparement de cela par des multinationales n’hésitant à faire des procès à l’utilisation d’une variété qu’ils auraient breveté mais aussi par les états qui, par la législation sur l’usage des plantes et les conservatoires et autres catalogues, limitent l’usage et le développement d’espèces anciennes au profit des espèces référencés par les coopératives et sociétés commerciales de tous types.
L’appauvrissement de notre assiette vient aussi de cela et le fait de cultiver soit même permet un peu de reprendre la main sur le système. Le savoir ancestral se délite en particulier par l’éloignement des hommes de la terre, de la campagne. Il faut donc renouer avec une façon de vivre plus saine et la récolte de certaines plantes sauvages permet un peu de se ré-approprier les campagnes lors de longues balades en famille ou solitaire.
Pour terminer, J’émettrai une mise en garde, ramasser des plantes ou des champignons n’est pas anodin. Certains peuvent vous tuer ou vous rendre malade même à doses très faibles. Il est donc recommandé avant de se lancer dans ce ramassage de bien connaître ce que vous cherchez et ne pas le confondre avec une espèce toxique et aussi d’en connaître la façon de les accomoder.
A bon entendeur. Salut !