Comment mettre en place le revenu universel ? (2)

Le montant des aides sociales en incluant les frais de gestions et les frais financiers se montent en France à 759 milliards d’euros pour l’année 2016. D’où la célèbre tirade de Macron sur ces aides sociales qui « coûtent un pognon dingue ».

La première analyse à faire pour mettre en place le revenu universel est de lister les allocations déjà en place à tous les niveaux. Que ce soit les allocations de base distribuées par les caisses d’allocations familiales ou les minimas sociaux distribuées par le conseil général de votre département. J’en fais une liste ci-dessous même si certaines d’entre elles ont un caractère bien spécifique et ne pourront, je pense, pas être remplacées ni incluses dans le RU.

  • le RSA ou revenu de solidarité active
  • l’ASS ou revenu de solidarité spécifique
  • l’AER-R ou allocation équivalent retraite de remplacement
  • l’ATA ou allocation temporaire d’attente
  • l’ADA ou allocation pour demandeur d’asile
  • l’AAH ou allocation aux adultes handicapés
  • l’AAEH ou allocation d’éducation de l’enfant handicapé
  • l’ASI ou allocation supplémentaire d’invalidité
  • l’AV ou allocation veuvage
  • l’ASV ou ASPA pour allocation supplémentaire vieillesse ou allocation de solidarité aux personnes âgées qui se substitue depuis 2007 à l’ASV
  • le RSO ou revenu de solidarité, allocation spécifique aux personnes de  55 à 64 ans déjà bénéficiaire du RSA et ne voulant plus travailler et ce uniquement pour les départements d’outremer.

A cela s’ajoute :

  • les allocations familiales, le complément familial er l’allocation journalière de présence parentale
  • les APL, ALS, ALF, prime de déménagement comme aides au logements
  • la prime d’activité
  • la Paje ou prestation d’accueil du jeune enfant
  • certaines aides pour l’emploi d’une assistante maternelle, d’une garde à domicile ou l’accueil en crèche
  • l’allocation de rentrée scolaire
  • l’allocation de soutien familial

Il est à parier que le transfert de la majorité de ces allocations dans un revenu universel permettra de limiter la fraude et donc le suivi des dossiers puisque s’il n’y a pas de demandeurs particuliers (puisque tout le monde le touche, il ne peut pas y avoir de fraudeurs.

Une deuxième partie des ressources du revenu universel est bien sûr les retraites qui actuellement sont prélevés sur les salaires et redistribués lorsque la personne qui la demande en a acquis les droits. L’accès à un revenu universel permettra peut-être de diminuer la part de prélèvement sur les retraites sachant qu’une partie des revenus des personnes âgées sera déjà versée par le RU. J’en dirai autant de la pension de réversion qui là aussi verra son mode de calcul modifié en conséquence sinon purement et simplement annihilé. Le remplacement de cette pension de réversion pourrait se faire par une assurance obligatoire des époux entre eux et devenir au même titre qu’une mutuelle une obligation dans les entreprises.

Les dépenses de santé seront elles quasiment intouchables car on ne joue pas avec la santé des gens. Ce qui n’est pas forcément le cas actuellement où les pauvres sont lésés dans leur soins par faute d’argent alors que les classes moyennes et supérieures peuvent se permettre d’aller voir le médecin plus régulièrement, de se soigner mieux les dents ou la vue, d’aller faire des examens de contrôle chez tel cardiologue ou tel spécialiste alors que le pauvre n’y va quasiment jamais, change de lunettes tous les 5 ans ne fait pas de visite de contrôle chez son dentiste ou chez quiconque du domaine médical sauf à être vraiment malade. peut-être même plus qu’avant d’ailleurs depuis l’instauration de la mutuelle obligatoire chez les salariés qui les poussent à aller consulter plus souvent. Il suffit de voir le malaise des urgences des hôpitaux pour comprendre rapidement qu’il est plus facile pour quelqu’un ayant peu de moyens que de passer même par un organisme comme SOS Médecins.

Je vous donne ici des montants qui même s’ils ne sont pas exacts à 100 % donne une idée de la répartition des aides sociales (même si pour moi ce ne sont pas des aides mais bien un système mutualiste car la plupart de ces soi-disant aides sont prélevés directement sur les revenus des personnes avant qu’elle ne les touchent ou en profite à un moment donné.

Pensions de retraites : 325 milliards d’euros, financées par un fond de retraite issu du versement obligatoire ou volontaire dans certains cas. Ce n’est donc pas une aide mais un sytème d’épargne et de redistribution.

Prestations de santé : 249 milliards d’euros, financées en quasi totalité par les versements obligatoires des salariés et autres entrepreneurs et basées exclusivement sur le revenu du travail mais pas sur le revenu du capital. Comme pour les retraites, l’extension d’une quote part à cette dernière catégorie est à prendre en considération pour améliorer le système existant et ne plus avoir de soucis dans ces domaines qui périclitent du fait de la diminution des revenus du travail et de l’allongement de la durée de vie.

Prestations liés à l’emploi : 45 milliards d’euros, ces prestations en augmentation actuellement du fait de la montée en charge du plan formation initié sous la présidence de François Hollande. Ces prestations comme les prestations d’éducation non incluses ne peuvent pas être ignorées ou diminuées drastiquement car une personne formée sera une personne qui trouvera plus simplement un travail qu’une personne non formée car les emplois sans qualification sont de plus en plus réduits du fait de l’utilisation en augmentation des machines et des robots pour effectuer ses tâches.

Prestations liés à la famille : 55 milliards d’euros, en gros il s’agit avec les prestations directement ci-dessous, des catégories que j’ai détaillé en tête de cet article. Se sont elles qui posent problèmes et ce donc elles qui doivent disparaître au profit d’un système plus juste pour la population entière et permettre aux très petits revenus de ne plus se sentir exclus de la société.

Dépenses consacrées à la pauvreté et à l’exclusion sociale : 21 milliard d’euros qui malgré tout ne permettent pas à ceux qui les touchent de réellement sortir de cette exclusion car le système entier les rejette. Il suffit de voir la difficulté avec la diminution un peu partout en France des parcs d’habitations HML pour se rendre compte de la difficulté pour ces personnes à trouver un logement décent et à un coût modéré.

Prestations liées au logement : 18 milliards d’euros.

On arrive à un total de 713 milliards d’euros auquel s’ajoute quand même 46 milliards de frais divers et (a)variés.

Il est à noter que certaines dépenses sociales sont aussi financées en partie par la contribution des salariés par la CSG, la CRDS, la contribution de solidarité pour l’autonomie qui sont prélevés sur les salaires et le prélèvement de solidarité sur les revenus du patrimoine et les produits de placement qui finance en partie le RSA ou encore les prélèvement sociaux sur les paris en ligne qui doit bien servir à financer quelque chose.

Actuellement et d’après les éléments ci-dessus on pourrait déjà obtenir sur la base seule des prestations sociales, des prestations à l’emploi et des retraites environ 420 à 460 milliards d’euros qui pourraient être redistribués à l’ensemble de la population française par une simple division et obtenir par cette simple opération un montant approximatif moyen par français de 627 euros à 686 euros par mois. Bien sûr, c’est un calcul rapide qui n’inclut pas le manque à gagner pour chaque retraité dans ce calcul à la louche mais cela indique bien de la possibilité d’arriver rapidement à un revenu universel viable et distribuable à l’ensemble de la population sans faire de concessions.

A ce moment là, l’essentiel de l’activité de surveillance des revenus ne se fera plus que sur les personnes vivants du revenu du capital et sur l’usurpation d’identité, le vol de données personnelles qui sont l’apanage de réels escrocs (pour les deux derniers 🙂 ) alors que souvent dans les fraudes aux allocations le fraudeur n’est en fait qu’une personne mal averti dont la bonne foi n’est souvent pas à mettre en doute (malgré que cela soit fait à leur détriment) ou une personne qui ne peut s’en sortir uniquement qu’en usant de revenus qu’elle n’aurait pas à demander avec l’instauration du revenu universel. Cela étant donc un gage de régularité pour toutes les personnes ne vivant que de ce revenu et d’une activité salarié complémentaire.

Je tiens à préciser malgré tout que l’avènement du RU permettra à des millions de personnes de se passer de travailler et qu’une économie parallèle verra certainement le jour suite à cela. L’inactivité des personnes donnera à certains des idées de buts motivés par la convoitise, l’appât du gain au détriment de la communauté. Il sera donc difficile de gérer cela mais c’est déjà le cas actuellement (travail au noir, vente de drogues, cambriolages, escroqueries, usurpation d’identité dont je parlais précédemment, etc). Il faut avoir confiance dans la nature humaine et si une partie non négligeable des jeunes qui trempent dans ces combines actuellement par faute de moyens financiers, d’avoir vu leurs parents dans des situations inextricables car leurs revenus étaient toujours en-dessous du seuil de pauvreté quelque soit leur disponibilité et leur bonne volonté. des gens qui ont été usés par le système qui malgré les « efforts de solidarité » de l’état providence, les laissent s’appauvrir et subir des situations kafkaïennes inadmissibles dans un pays dit civilisé.

Pour prévenir de la baisse du salariat, l’intégralité des revenus que se soient les salaires, pensions et rentes, revenus du capital, héritages et transmissions, donations du vivants, revenus des ventes immobilières et des objets de collection et d’art doivent être taxés en conséquence.

Taxer à 7,5 % les revenus du patrimoine et les produits de placement et les exempter de prélèvement sociaux autres n’est pas admissible dans une société fraternelle et égalitaire. Comme je l’expliquai dans un autre article il est impossible pour une personne de travailler plus d’un certain nombre d’heure et si son salaire horaire est faible alors il, elle ne pourra jamais augmenter ses revenus. Le RU est là pour cela, pour lui permettre d’avoir une base et de pouvoir augmenter ce revenu par le travail et la créativité mais aussi par un meilleur usage de son temps en général. Pour une personne touchant un salaire important ou des revenus du capital, parachutes dorés, parts de sociétés, revenus financiers sur des placements, gains lors de la vente d’immeubles, de meubles et d’objets d’art, de voitures de luxe, ses revenus doivent être imposables au même titre que les revenus des salaires et non seulement ces revenus doivent être déclarés pour une imposition juste mais pour une contribution au système social. L’enrichissement de certains dépasse l’entendement, Il suffit simplement de voir les 100 plus grosses fortunes mondiales ou mêmes les 20 premières françaises. Maintenant je n’ai pas assez de connaissances pour indiquer une marche à suivre dans ce domaine sinon qu’une redistribution plus juste des profits avant la rétribution des dirigeants ou des actionnaires serait une piste envisageable. Et de là, la base d’imposition de tout un chacun suffirait à ne pas faire de cas particulier ou du moins à les limiter.

Il faut repenser le système d’imposition et de prestations sociales associées puisque c’est un système de vases communicants. Il faut réduire les différences de bas revenu et de haut revenu par la redistribution et le RU s’il est bien conçu permettra cela.

 

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