De la lecture et son intérêt avec la confrontation de nos projets

Lorsque l’on a un projet et qu’il est difficile de le faire comprendre autour de soi, la lecture est d’un intérêt indéniable afin de vérifier s’il peut être viable.

Je viens de feuilleter récemment en allant voir une dame âgée, mère d’un ami décédé, la revue n°2 d’“Esprit Hauts-de-France”. Quelle n’a pas été ma surprise de voir que dans les hauts-de-France plusieurs projets que j’ai eu ces dernières années y sont représentés avec des exemples bien implantés dans un territoire.

Je prendrai comme premier exemple les aménagements des hortillonnages d’Amiens dans un article au titre de « Prendre le temps de s’arrêter est un acte révolutionnaire ». Cela fait dix sinon quinze ans que je prône la contemplation des paysages et le Land-art comme source d’apaisement, de dilletantisme, ouvert à tous car situé souvent dans des endroits publics ou des jardins ouverts régulièrement. La première fois que je suis allé à Versailles, je n’y ai visité que le parc; ainsi par exemple lors d’un voyage à Munich, j’ai aussi préféré la visite du parc du château de Nymphenburg et voir ces étangs à carpes que visiter un lieu aussi emblématique que le camps de concentration de Dashau. Le Land-Art ne demande pas forcément de gros moyens même si avoir quelques œuvres d’un artiste reconnu peut améliorer la visibilité de façon exponentielle et même à l’international.

L’aménagement de la forêt et des étangs de Signy-le-Petit et de ses environs peut être un immense jardin amenant des visiteurs locaux ou des touristes à visiter ce bout du monde. À proposer même si je ne vois pas les Signaciens très portés par l’art et leur belle campagne qu’ils ignorent.

Quelques pages plus loin dans la même revue (« comprendre l’âme d’une terre de frontière »), on nous parle des églises fortifiées de Thiérache, côté Aisne : Parfondeval, Jeantes, une soixantaine d’églises de ce coté mais en Ardennes, on a les mêmes et là aussi un travail important pourrait être réalisé à les mettre en valeur et les faire connaître, en apprendre plus sur leur signification dans ce territoire comme en d’autres endroits en France, le Sud-Ouest ou le Sud-Est.

Un autre projet qui se fait déjà dans quelques villages en France et en Belgique est de faire de Signy-le-Petit un village du livre et d’y ouvrir quelques librairies temporaires le temps d’un été; Disons pour commencer de juin à la fin d’août. Cela se fait bien ailleurs comme à Redu en Belgique ou à Bécherel en Bretagne. L’investissement n’est pas forcément important : des maisons sont à vendre dans le village et pourraient servir de lieu de stockage et de vente à défaut de servir de logement puisque qu’actuellement personne ne vient s’installer pour les mêmes raisons qu’ailleurs (éloignement des lieux de travail et de loisirs, manque de commerces et d’infrastructures, et plein d’autres raisons toutes plus logiques et idiotes à la fois certainement). Des commerces pourraient rouvrir même temporairement aussi, pour la même raison que les hivers sont durs — mais pourquoi n’est-ce pas comme cela juste à coté en Belgique où l’activité des bars et restaurants fonctionnent toute l’année ? Et cela même s’il sont situées dans de petits lieux-dits. Un restaurant ou un bar supplémentaire en centre du village, et pourquoi pas une crêperie, ou une maison d’hôtes accompagné de sa boutique de souvenirs ou de produits du terroir serait un plus indéniable à faire venir des visiteurs dans le village et même peut-être à donner un peu de travail aux locaux.

Pour continuer avec cette boutique de produits du terroir, j’y pense aussi depuis une vingtaine d’année sinon plus. La Thiérache est un creuset de traditions agricoles qui n’ont pas disparues et qui rassemblées dans une boutique pourrait surprendre plus d’un gastronome. Le premier produit est bien entendu le fromage avec notre fromage puant du coin : le Maroilles* et quelques petits producteurs en font un qui fleure bon et nous donne l’envie d’une guiche ou d’une viande en sauce sinon à le déguster accompagné de pain, d’un vin ou d’une bière locale.  Après le produit le plus commun est certainement la bière avec la meilleure bière trappiste au monde : La Chimay dans toutes ses déclinaisons, et dans un rayon de moins de 100 km on doit regrouper certainement d’autres joyaux de l’art des brasseurs : Orval, Maredsous, Rochefort; et du fromage aussi bien sûr dans ces abbayes. Bien sûr, elles sont en majorité belges mais des brasseries ardennaises commencent à émerger et à fournir de belles cuvées. Après les produits sont légions, miels, confitures, jus de fruits, fromages, produits issus de la pisciculture comme les célèbres escavêches, la viande d’autruche, enfin la liste n’est pas exhaustive. La création d’un site internet associé pourrait faire de la demande non pas une demande locale mais nationale ou plus.

Je reviens au Land-Art. Lors de mon passage au musée d’art moderne de Villeneuve d’Ascq (le LAM), j’ai eu une surprise en y voyant la représentation de totem à la française. L’art brut est quelque chose qui m’intéresse et certains objets comme une palissade en bois dont chaque planche est traité comme un personnage ou un objet m’ont fait réver à ce que pourrait devenir les abords de mon jardin; Ainsi que l’occupation des sols par des troncs faisant office d’immenses personnages comme certains totems des peuples premiers ou des indiens d’Amérique. Ceci est aussi visible dans la revue qui me sert de support à cet article (« Au Musée avec les enfants pour apprendre à regarder, à s’étonner, à aimer… »).

Toujours dans l’art des jardins une autre possibilité serait l’aménagement d’un parc à thème comme par exemple autour du bambou sur un à trois hectares et l’usage de ce bambou à la réalisation d’objets ou de petits meubles. Un petit tour sur l’article « Le jardin est un havre zen où se retrouver ».

Comme une balade peut se faire avec différents véhicules, un des plus naturels est bien sûr le cheval… et déjà autour et dans les forêts de Signy, le tintement des sabots résonnent régulièrement. En faire un atout pour visiter certains lieux du village serait un plus (château, église, lavoirs, étangs, forge, ou les nouveaux lieux de cette lecture). Bien sûr, les lieux à visiter ne sont pas prestigieux mais le déplacement dans le village peut en être augmenté (« A cheval, en des lieux d’histoire grandiose »).

Après et pour partir dans des considérations plus industrielles ou économiques, je me demandais s’il n’était pas possible d’aménager sur le cours des étangs un moulin afin d’y produire de l’électricité. Cela y a déjà été réalisé par le passé à l’étang de la forge. Pourquoi ne pas le faire renaître, le rénover ou d’en installer un juste après la route à l’étang de la motte. Écologie et technologie peuvent faire bon ménage.

Un autre projet serait l’installation d’une centrale de production de gaz à partir des déchets verts. Peut-être cela est-il déjà réalisé en partie par la communauté de commune ?

En dernier, ne pourrait-on amener un studio de cinéma à s’y installer ? Les anciennes forges de Signy utilisées en partie ou en tout pour la production d’abattant de WC en bois ne pourraient-elles pas servir à cela ? Les maisons du village ainsi que le château et les bois seraient un magnifique décor à un récit. La proximité de la Belgique aussi.

Pour en revenir à des projets plus raisonnables, un simple exemple serait de faire un marché paysan même si la région est plutôt à l’exploitation forestière et à l’élevage de moutons. l’installation d’une exploitation de caprins fournissant un fromage de chèvre au nom du village pourrait faire changer beaucoup de choses dans le village.

Voilà. j’ai fait un peu le tour des possibilités qu’un village comme Signy-le-Petit peut apporter et de l’intérêt qu’il aurait à se réinventer pour y faire vivre ces administrés.

J’ai bien d’autres projets qui pourraient se faire sur Signy-le-Petit mais ils sont plus personnels et ne mettent pas à contribution les acteurs locaux tels que mairies, communauté de commune, chambre de commerce, office de tourisme, département ou autres.

A suivre…

(*) Le Maroilles est, bien entendu, originaire du village de Maroilles (Nord) et proche de la forêt de Mormal mais son aire géographique de production englobe le Nord-est de l’Aisne proche de Signy-le-Petit.

 

 

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