De la superficialité ou de la nécessité d’être riche. Titre à changer ?

Être riche.

Qu’est-ce que cela veut dire ? À quoi cela sert-il ? À partir de quand est-on riche ? Y-a-t-il une limite à la richesse ?

Il n’y a pas de mal à prétendre que la richesse est le but que chacun a au fond de soi. Mais on ne parle pas forcément de richesses pécuniaires et matérielles. La richesse intérieure d’une personne est certainement plus profitable à celui-ci qu’une richesse matérielle mais il y a peu d’humains voulant vivre en ermite dans la solitude et dénués de tout bien, vivant de l’aumône de son prochain que de personne aspirant à gagner au loto ou comme certains footballeurs ou patrons de grandes entreprises, d’avoir cinquante voitures dans leurs garages et d’immenses maisons dans lesquelles ils mettent rarement les pieds.

Riche, qu’est-ce que cela veut dire ?

Pour moi être riche, c’est de ne plus savoir dépenser son argent, de n’avoir aucune idée de quoi en faire, de ne plus pouvoir le montrer aux autres et surtout de l’accumuler et de le dépenser inutilement. Avoir un peu d’argent sur son compte afin de prévoir l’avenir est quelque chose de louable qui vient certainement d’un temps ou l’être humain était assujetti aux caprices de la nature. Dans sa hutte ou sa caverne, l’homme primitif a certainement dû penser à comment passer l’hiver sans mourir de faim, à nourrir sa famille pendant cette période et à ne pas être malade. De là certainement, aux beaux jours, l’accumulation de travail afin d’avoir du bois pour se chauffer, d’avoir des herbes aromatiques et médicinales en suffisance pour soigner les maladies et blessures, de l’apprentissage empirique afin de conserver les aliments pour en avoir suffisamment en période froide. Ces avancées ont donné aussi naissance à d’autres évolutions à travers l’artisanat qui s’est développé dans la même période : tannage du cuir et confection de sacs, création de vêtements d’hiver, poteries pour contenir les aliments bruts et transformés par séchage ou fumage, ou conservation d’un breuvage, séchage aussi des plantes aromatiques. Enfin je ne peux pas les lister toutes mais je ne doute pas que les premiers hommes aient tout inventé à cause de leurs conditions de vie de l’époque. De là, la propension de l’homme à faire des réserves et l’argent n’y coupe pas puisque c’est ce qui permet d’obtenir tout le reste.

À quoi cela sert-il ?

Bien sûr, à vivre sans souci (tout du moins de ce côté là). À se faire plaisir, à acheter sans compter, à gaspiller outrageusement en dépensant pour des choses inutiles. L’homme a-t-il besoin d’acheter cinquante ou cent voitures à cent mille euros minimum pièce ou d’acheter dix maisons à cinq millions de dollars ou plus. Maisons où il mettra rarement les pieds et qui ne serviront à personne alors que des centaines de milliers de personnes sont à la rue rien que dans les pays dit civilisés. Je pourrais citer mille cas de ce genre de comportement mais je m’abstiens. les personnes concernées se reconnaîtront et les revues sont pleines d’exemples attestant mes dires. Ces personnes diront, de bonne foi, que cet argent provient de leur travail acharné et de la bonne volonté de Dieu mais jamais du fait de l’utilisation d’un système qu’il contrôle ou dont il profite sans se poser de question afin d’obtenir ces revenus importants. Bien sûr, il mettront un point d’honneur à prouver qu’une partie de leurs gains sacrés est redistribuée à des œuvres de charité mais ces œuvres de charité n’existeraient pas ou à une tout autre échelle si chacun prenait conscience de l’aberration d’accumuler et de faire des lois pour encore augmenter la possibilité de le faire.

À partir de quand est-on riche ?

La richesse dépend de ce que vous faites de l’argent que vous gagnez. Je me rappelle d’un reportage vu il y a quelques années dans lequel on suivait une dizaine de personnes ayant des modes de vies très différents. L’un, célibataire, utilisait son argent sans compter et se retrouvait à sec très facilement au point de devoir faire un dossier de surendettement, d’autres en élevant une famille, arrivait à s’en sortir et à les amener en vacances chaque année et à assumer des imprévus en modulant leurs dépenses. Une troisième, célibataire aussi, arrivait à faire des économies malgré un revenu faible mais par une vie quasi monacale et de se servir de ses économies pour un voyage bien mérité dont la finalité était de s’occuper de populations pauvres et d’améliorer leur quotidien par une aide à la mise en place de progrès techniques nécessaires à leur survie, d’abord, puis à leur évolution dans leur milieu difficile. Le premier gagnait bien sa vie, les deuxièmes avait choisi une vie de famille épanouie malgré des soucis récurrents et la dernière passait l’essentiel de son année de façon monacale sinon presque misanthropique et de faire abstraction des plaisirs de la vie pour apporter son aide pendant un mois à une population dans le réel besoin. Aucun des trois n’était riche financièrement et tous les trois tiraient de leur façon de vivre un certain plaisir mais chacun avait aussi des soucis dans ce mode de vie. Je pense qu’aucun des trois ne gagnait assez pour assumer son mode de vie. Ils n’étaient donc pas riche.

On est riche quand on ne sait plus ce que l’on a et qu’on doive prendre une autre personne pour gérer vos biens. Le riche n’est plus une personne, c’est une entreprise. Il passe une partie de son temps de plus en plus importante à trouver des montages financiers pour optimiser son capital, ses biens, les faire profiter. Il vend d’un côté, achète de l’autre, doit retomber toujours sur un montant supérieur d’année en année. C’est souvent une personnalité publique — bien qu’il y ait des riches discrets — dont les articles dans la presse vante la continuelle réussite et l’augmentation en rapport de son patrimoine financier. Le riche est riche parce qu’il a réussi et comme il fréquente d’autres riches, il faut qu’il puisse se mettre en valeur auprès d’eux mais le seul argument qu’il a, c’est sa richesse. Il est dans une spirale infernale et déconnecté du commun des mortels, des soucis qu’ils ont pour se loger, manger, s’habiller… et même être pris par les autres comme des êtres humains à part entière.

Il me vient l’idée d’une émission de télé-réalité autrement plus piquante que — le dis-je ? — Les marseillais (j’aurai pu en prendre d’autres comme exemple), dans laquelle on demanderait à un hyper-riche (une centaine en France approchant ou dépensant le milliard d’euros) de vivre comme une personne ayant le RSA. Un mois, serait-il suffisant ? J’aurai peur de demander l’inverse à la famille avec trois enfants habitant une maison proche de l’inhabitabilité de séjourner et de vivre comme des pachas au frais de notre premier cobaye.

Pour en revenir avec la notion de richesse. la richesse est peut-être une propension à faire des réserves, à ne pas tout dépenser, à épargner pour les moments graves et ce sans se priver, en vivant tel qu’on veut vivre. La richesse est donc la différence entre ce que l’on gagne et ce que l’on dépense mais aussi de ce l’on garde. Quelqu’un louant un appartement toute sa vie et subissant les aléas du marché et l’augmentation de son loyer qu’il devra assumer tant qu’il y vivra sera à la fin de sa vie moins riche qu’une personne achetant sa maison et n’ayant plus aucun loyer après le remboursement de son prêt au bout de 20 ou 30 ans. Donc la richesse n’est pas une valeur c’est un mode de vie mais on l’associe bien aux frasques des uns, aux achats dispendieux et inutiles des autres, c’est le haut de gamme de la richesse.

Un ami me disait il y a quarante ans qu’on était riche à partir du premier million de dollars. Je dirai pareil. La richesse est ce qui permet de vivre mieux que ce qui est nécessaire à une vie normale, à payer ses charges courantes, et je reviens ici au revenu universel dont la somme de base multipliée par le nombre de mensualités pour aller de la naissance à la fin de sa vie est à peu près actuellement de cette somme soit d’après ma proposition à allouer un revenu universel à 1 026 euros par mois multiplié par l’espérance de vie en France donnerait pour un homme et 79,5 années passées sur notre terre 978 804 euros et pour une femme avec une espérance de vie de 85,3 ans environ 1 013 277 euros. J’avoue que je suis étonné de ce résultat si proche de l’énoncé de mon ami mais aussi de ma surprise de m’apercevoir que la valeur de l’argent n’a pas évolué depuis 40 ans (je ne l’explique pas ici mais il faudra que je m’y attarde plus tard peut-être dans un article indépendant).

Y-a-t-il une limite à la richesse ?

C’est ce que tout le monde se demande à voir les chiffres de plus en plus importants de la richesse des grandes fortunes de ce monde. 67 à 90 milliards d’euros pour Bernard Arnault et sa famille suivant les classements de Forbes, des revues Capital et Challenges dont la multiplication des biens entre immobilier, œuvres-d’arts, biens mobiliers, salaires, actions de sociétés et autres comptes connus et inconnus montre bien la complexité de la gestion d’une fortune mais aussi de celle de la taxer au titre de l’impôt ou des prélèvements sociaux.

Pour certains entrepreneurs américains, cela dépasse encore cette somme puisque Bernard Arnault n’est que le quatrième d’une liste commençant par Jeff Bezos avec 131 milliards de dollars américains. A ce niveau là de richesse qui sont malgré tout fortement indexé sur la valeur de leurs sociétés respectives en Bourse. L’argent ne doit plus rien représenter pour eux et d’être comme le Roi-soleil au milieu de sa cour et des tracas de celle-ci et de quelques semblables qu’ils voient de loin en loin. Le train de vie de Louis XIV, le coût de ses guerres d’expansion territoriales a certainement participé à l’utilisation de la guillotine sur la tête de Louis XVI par la naissance dès la fin du XVII siècle d’une dynamique révolutionnaire. Ne voyons-nous pas apparaître une situation identique actuellement où la noblesse que sont les grands chefs d’entreprises et le monde politique et ses vassaux représentés par la cour des fonctionnaires n’ont de plus en plus aucun lien, aucune vision de la vie de la majorité de la population.

Être riche n’est pas une fonction, c’est un choix de vie. La société vit de plus en plus pour les riches, il suffit de voir le nombre de marques de voiture se créant pour fabriquer des modèles à très petite diffusion ou même unique pour voir que le marché des riches est un marché porteur puisqu’en perpétuelle augmentation. De même le prix des téléphones portables haut de gamme est assez révélateur de cette tendance vers le produit de luxe et un marché de classe supérieure. Et c’est une tendance mondiale dans tout les domaines de l’industrie, aussi bien l’audio-visuel que l’électro-ménager.

Mais malgré ces efforts des entreprises pour pomper l’argent des riches ceux-ci s’enrichissent toujours. Il y a donc matière à penser quelque chose qui ne fonctionne pas puisqu’à l’inverse le nombre de pauvres évolue lui-aussi. Quand je dis « pauvres », ce n’est pas péjoratif mais représentatif d’une population qui ne peux plus assumer ces frais de vies. Il y a donc urgence à comprendre comment les riches s’enrichissent et à transférer une partie de cette richesse afin de redonner un peu de pouvoir d’achat à chacun. Comment limiter la richesse sans injustice. vaste programme puisqu’en fait l’injustice doit seulement être réparée envers les classes les plus faibles et continuer aux classes moyennes d’être ce qu’elles sont actuellement. Il faut limiter les hauts-revenus mais de quelle façon ? plusieurs voies s’ouvrent à nous :

  • taxation plus importante des revenus du capital (particuliers et entreprises)
  • taxation plus importante de l’héritage
  • taxation plus importante du patrimoine
  • modifications des tranches de l’impôts et changement des règles de l’impôt au regard du revenu universel.
  • Amélioration des règles d’attributions des primes aux particuliers que ce soit pour l’amélioration de l’habitat ou le changement d’un véhicule ou tout autre besoin utile et réconfortant.
  • modification de la taxe à la valeur ajouté en fonction de la valeur d’un produit et définition d’une gamme de produit entre produit d’usage courant et produit de luxe avec déclinaison des taux de TVA sur trois classes de produits minimum. Ceci permettrait par exemple d’avoir une TVA plus faible sur un produit pour laver la vaisselle que sur un téléphone incrusté de pierres précieuses.
  • augmentation de la TVA ou des taxes sur le fuel lourd à usage aéronautique et maritime dans le domaine du transport des personnes ou même de marchandises (en effet cela aurait peut-être un effet dissuasif à importer des produits, améliorant l’état de la planète par la diminution de la fabrication de produit bas de gamme et de leur transport sur de longues distances).
  • instauration d’une taxe au transport maritime ou aéroportuaire. Par exemple : taxation des vols de jets privés ou des vols en hélicoptères pour un usage privé ou professionnel, taxation des vols courts par une taxe supplémentaire, des vols allers-retours de moins de 2 jours, des croisières en bateau au regard de la pollution qu’ils rejettent. Cela afin de faire prendre conscience de l’inutilité de certains voyages courts au regard de leur impact carbone ou par exemple, pour les entreprises, de l’usage possible des moyens modernes de communication.

L’ensemble de ces mesures visant bien sûr à remettre un peu de beurre dans les épinards de certains et de diminuer l’impact carbone général.

Je ne sais pas si ces taxes auront un impact sur les revenus des hautes fortunes sinon les premières mais il ne faut pas douter de la nécessité de renverser la tendance inégalitaire en cours et que ces hauts revenus sont en fait les piques assiettes de l’ensemble de la population. Il prennent à chacun sa part d’insouciance pour ne laisser sur le côté que des personnes vivants pour des besoins matériels alors qu’elles pourraient avec un peu plus de tout devenir responsable de leur vie et profiter de celle-ci de meilleure façon. Ces inégalités rendent les gens méfiants sinon complètement réfractaires aux autres alors que le problème n’est pas entre eux mais issu de cette société inégalitaire.

En fait. je n’ai pas répondu à cette dernière question mais la limite à la richesse est certainement celle qui, pour pouvoir augmenter favorise la pauvreté de l’autre côté. Être riche, c’est bien et on peut le souhaiter à tout le monde mais la richesse au détriment des autres est une atteinte à la liberté des autres et donc doit être remise en question par chacun à tout niveau. Il ne faut pas seulement se voir mais voir le monde autour de soi. Seulement un peu d’empathie, simplement.

Et comme on dit « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. ».

 

 

 

 

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